Aujourd’hui, comme toutes les années depuis maintenant 32 ans, nous commémorons les douloureux évènements entourant l’attentat de Polytechnique, survenu le 6 décembre 1989.

Cet épisode bouleversant a marqué l’ensemble de la communauté de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Il ne faut jamais oublier les 14 femmes qui ont perdu la vie, dont 12 d’entre elles s’apprêtaient à devenir ingénieures. Nos pensées doivent aussi accompagner les survivantes et les survivants ainsi toutes ces personnes qui ont été marquées à vie par cette épreuve.

Un bon bout de chemin a été parcouru depuis trois décennies afin de promouvoir l’égalité homme-femme. Mais il reste à faire, alors que la violence et la discrimination faites aux femmes sont malheureusement encore et toujours d’actualité.

Des avancées, mais aussi des défis

Je suis moi-même ingénieure et j’ai fait mes études, comme ces jeunes femmes, à Polytechnique Montréal. Année après année, ces commémorations ont donc une dimension bien particulière pour moi.

Au Québec comme ailleurs, les femmes demeurent sous-représentées dans la profession.
En 1989, on comptait seulement 4 % des femmes en génie. Aujourd’hui, cette part a presque quadruplé, avec un peu plus de 15 % des membres de l’Ordre qui sont des femmes. Du côté de la relève, on compte 20 % de femmes parmi les personnes candidates à la profession d’ingénieur, signe que nous sommes dans la bonne direction. Cela dit, c’est encore très peu.

Le génie est pourtant une profession de choix pour les femmes. Près de 9 ingénieures sur 10 recommanderaient leur profession à leur fille, soit autant que leurs confrères. La situation n’est pas parfaite pour autant. Une ingénieure sur deux (45 %) rapporte avoir déjà subi de la discrimination au cours de sa carrière en raison de son genre, une incidence trois fois plus importante que dans la population générale.

Le constat est clair : nous avons encore de nombreux défis devant nous. Si nous nous réjouissons des progrès que nous avons connus, il faut néanmoins poursuivre nos efforts pour faire encore mieux. Les avancées considérables que nous avons réalisées comme société ne sont pas une fin en soi.

Un avenir brillant

Pour honorer la mémoire des victimes, on doit sans contredit faire en sorte que des évènements tragiques de Polytechnique ressurgisse de la lumière. Entre autres choses, nous devons veiller à ce que les femmes puissent s’épanouir à leur plein potentiel au sein de professions d’avenir et d’influence comme le génie.

À cet égard, l’Ordre soutient l’initiative 30 en 30 d’Ingénieurs Canada, qui vise à porter à 30 % le taux de nouvelles ingénieures d’ici 2030. Pour progresser vers cette cible, nous avons d’ailleurs mis sur pied des actions s’échelonnant au secondaire et au cégep afin de promouvoir la profession auprès de jeunes filles avec l’aide de membres bénévoles. Un programme de mentorat a aussi été mis en place pour appuyer les étudiantes en génie et les jeunes professionnelles tout au long de leur intégration vers le titre d’ingénieure.

Tous et toutes ensemble, nous devons participer à cet effort collectif. Celui qui nous permet d’aller encore plus loin et de poser les jalons nécessaires afin de favoriser le bien-être professionnel d’un nombre grandissant d’ingénieures ambitieuses, talentueuses et courageuses.

Kathy Baig, ing., MBA, ASC, DHC

Kathy Baig

Kathy Baig

Je me nomme Kathy Baig, je suis ingénieure et présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis le 22 juin 2016. J’anime ce blogue dans le but d’échanger avec les membres, les parties prenantes et le public sur différents sujets et enjeux touchant à notre profession. Ce blogue permettra aussi de partager et commenter les différentes actions contenues dans le plan stratégique de l’Ordre, ING 20-25, pour assurer la protection du public et soutenir le développement de la profession.

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