C’est aujourd’hui que l’on célèbre aux quatre coins du monde la Journée des femmes et des filles de science. Comme ingénieure, ce thème m’a toujours interpelée. J’estime en effet qu’une profession aussi innovante et influente que celle du génie se doit de compter sur tous les talents pour être pleinement au service de la société.

Pourtant, ici comme ailleurs, le génie demeure l’un des domaines où les femmes sont le moins représentées : au Québec, elles forment actuellement 15 % des membres de la profession.

L’Ordre s’implique déjà pour encourager les jeunes filles à choisir le génie grâce à une série d’initiatives se déployant dans le milieu scolaire, de l’école secondaire jusqu’à l’université. Un choix qui allait de soi : c’est là où plusieurs décisions entourant les choix de carrière se jouent.

Comme suite logique à ces initiatives, il nous était essentiel de nous attaquer à un autre maillon majeur du parcours des ingénieures : le marché du travail. C’est dans cette optique que l’Ordre vient de lancer l’ouvrage Femmes en génie – Guide de l’employeur pour un milieu de travail plus diversifié, inclusif et équitable. Conçu en collaboration avec le groupe de travail de l’Ordre sur les femmes en génie, des employeurs ainsi que des personnes possédant une expertise en matière de femmes en génie et en ressources humaines, cet outil vise à sensibiliser les employeurs à ces enjeux importants et, ultimement, à les amener à passer à l’action.

En effet, même si le thème de la diversité et de l’inclusion est sur toutes les lèvres, de nombreuses iniquités subsistent encore aujourd’hui :

  • Notons d’abord que 9 ingénieures sur 10 conseilleraient le génie comme carrière à leur fille, à l’instar de leurs confrères. Un constat dont je me réjouis : en tant que parent, on ne peut souhaiter que ce qu’il y a de mieux pour nos enfants.
  • Toutefois, le portrait n’est pas tout rose pour autant. Près d’une ingénieure sur deux (45 %) rapporte avoir par le passé subi de la discrimination au cours de sa carrière en raison de son genre. C’est trois fois plus que chez les travailleuses de la population générale.
  • Notons que les formes de discrimination les plus rapportées par les ingénieures affectent principalement leur avancement professionnel :
  • Finalement, plus de la moitié des ingénieures ayant des enfants (58 %) considèrent que la conciliation travail-famille constitue un frein à leur progression professionnelle. Leurs confrères sont deux fois moins (28 %) à en affirmer autant.

Comme société, on se doit d’offrir des milieux de travail où toutes et tous pourront pleinement se réaliser à la hauteur de leur potentiel. Heureusement, de nombreux employeurs sont déjà à l’œuvre pour répondre à ces défis. Afin d’apporter sa pierre à l’édifice, l’Ordre a conçu le guide pratique Femmes en génie – Guide de l’employeur pour un milieu de travail plus diversifié, inclusif et équitable.

En plus d’un survol des avantages de la diversité, d’un aperçu des défis des femmes en génie et d’outils pour aider les entreprises à passer à l’action, des études de cas d’employeurs en génie se démarquant dans ce volet sont également présentées afin de donner un aperçu de ce qui se fait déjà sur le terrain.

S’il reste à faire afin de pleinement réussir la diversité, l’inclusion et l’équité, j’entrevois tout de même l’avenir avec optimisme. Au cours des dernières années, de nombreux efforts ont été déployés par la communauté du génie pour progresser et de faire en sorte que toutes et tous s’y épanouissent. En poursuivant ensemble sur cette lancée, c’est toute la profession qui y gagnera.

Kathy Baig, ing., MBA, ASC, DHC

Pour en savoir plus :
Femmes en génie – Guide de l’employeur pour un milieu de travail plus diversifié, inclusif et équitable (+)
Femmes et diversité en génie (+)

 

Les données de cet article sont tirées des sources suivantes :
* Sondage Ipsos sur l’épanouissement professionnel et la satisfaction des ingénieures au travail, du 12 au 30 août 2019, échantillon de 3 754 membres de l’Ordre, pondéré selon l’âge, la région et le domaine de génie afin de refléter le profil des membres de l’Ordre.
** Sondage Ipsos réalisé auprès du grand public, du 25 au 29 janvier 2021, échantillon de 901 répondants et répondantes adultes représentatif de l’ensemble de la population du Québec.

 

Kathy Baig

Kathy Baig

Je me nomme Kathy Baig, je suis ingénieure et présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis le 22 juin 2016. J’anime ce blogue dans le but d’échanger avec les membres, les parties prenantes et le public sur différents sujets et enjeux touchant à notre profession. Ce blogue permettra aussi de partager et commenter les différentes actions contenues dans le plan stratégique de l’Ordre, ING 20-25, pour assurer la protection du public et soutenir le développement de la profession.

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