Le 23 juin prochain, nous célébrerons la Journée internationale des femmes en génie (INWED), une initiative qui vise à augmenter la visibilité des femmes en génie et à mettre en valeur les formidables possibilités de carrière qui leur sont offertes dans ce domaine. Cette journée souligne les réalisations extraordinaires des ingénieures dans le monde entier.
L’Ordre se joint aux personnes et organismes du monde entier pour célébrer la journée du 23 juin et invite toutes les parties prenantes du génie à mener des actions, à « monter la barre » (#RaisingTheBar) pour atteindre 30 en 30 et faire augmenter le nombre de femmes en génie.
Initiative 30 en 30 d’Ingénieurs Canada
30 en 30 est une initiative d’Ingénieurs Canada qui a pour objectif de faire passer le pourcentage de nouvelles ingénieures titulaires à 30 % d’ici 2030, cette proportion étant actuellement de 17 % à l’échelle nationale, selon les données publiées sur leur site, et de 15 % au Québec.
Pour atteindre 30 en 30, j’invite à titre de présidente de l’Ordre, toutes les parties prenantes, autrement dit les firmes d’ingénierie, les établissements d’enseignement, les organismes gouvernementaux, les associations et autres organismes à faire preuve de leadership pour s’attaquer aux obstacles rencontrés par les femmes dans la profession.
Que ce soit de démystifier, de soutenir, d’encourager et d’en parler, ces actions sont les premiers jalons d’un changement qui s’impose. Il est temps d’agir aujourd’hui, car ce sont nos élèves du secondaire intéressées par les sciences et le génie qui permettront d’atteindre cette ambitieuse cible dans un avenir rapproché.
Groupe de travail 30 en 30 au Québec
L’Ordre des ingénieurs du Québec adhère au mouvement 30 en 30 d’Ingénieurs Canada, comme c’est le cas dans plusieurs autres provinces, et a mis en place un groupe de travail. Composé de partenaires importants en matière de promotion de la profession du génie au Québec, ce groupe de travail vise à consolider les forces du Québec et d’identifier des stratégies à déployer auprès des filles afin d’atteindre l’objectif du programme 30 en 30.
Trois axes d’intervention guident l’Ordre en matière de promotion de la profession auprès des filles.
Définir, encourager et développer des approches favorisant l’intérêt des jeunes filles pour le génie
S’assurer de l’inclusion et de la diversité au sein du génie québécois
S’assurer que la profession soit le reflet du Québec d’aujourd’hui
Membres du groupe de travail 30 en 30
Je fais moi-même partie de ce groupe de travail ainsi que onze autres collaborateurs :
- Maxime Belletête, ing., membre du Conseil d’administration
- Christelle Proulx, ing., membre du Conseil d’administration
- Nathalie Martel, ing., présidente du Comité régional de Laval-Laurentides-Lanaudière
- Ève Langelier, ing., PH. D. professeure et titulaire de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie à l’Université de Sherbrooke
- Fabrice Labeau, ing., PH. D., champion d’Ingénieurs Canada de l’initiative 30 en 30 et professeur à l’Université McGill
- Camille Brun-Jolicoeur, vice-président aux affaires académiques, CRÉIQ
- Patrik Doucet, ing., doyen de la Faculté de génie, Université de Sherbrooke
- Nancy Rancourt, ing., directrice, service aux membres et exploitation du Réseau d’informations scientifiques du Québec et présidente du comité organisateur « Les filles et les sciences »
- Gabriel Bran Lopez, président fondateur de Fusion Jeunesse et cofondateur de Robotique First Québec
- Annie Ross, ing., professeure titulaire au département de génie mécanique de Polytechnique Montréal
- Michel Huneault, ing., directeur des affaires académiques à l’ÉTS
Sondage portant sur la promotion de la profession : Être ingénieure au Québec ?
Nous profitons de la Journée internationale des femmes en génie pour dévoiler en primeur des résultats d’un sondage portant sur la promotion de la profession réalisé par la firme Ipsos en février dernier, auprès de 2 300 membres de l’Ordre (hommes et femmes), et intitulé : Être ingénieure en 2018 ?
Voici quatre indicateurs qui permettront d’orienter nos futures pistes d’actions auprès des filles.
Le secteur du génie est favorable aux femmes
Selon les résultats du sondage, la majorité des répondants ont la perception que le génie est une profession favorable pour les femmes. Parmi les commentaires recueillis, certaines femmes ont mentionné que leur profil diffère souvent de celui des hommes en génie, ce qui amène des perspectives différentes face à une situation ou un problème à résoudre.
D’autres évoquent qu’être une femme en génie facilite la coopération, la négociation et la discussion avec les autres intervenants, et que même parfois, leur présence aide à désamorcer les conflits.
En ce sens, les femmes seraient recherchées et appréciées dans le domaine de l’ingénierie pour leur intelligence émotionnelle.
des répondantes croient que le génie est une profession favorable pour les femmes et la proportion se situe à 82 % chez les hommes
Plus de 8 membres sur 10 conseilleraient le génie à leur fille
Selon une étude du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie (CIRST), intitulée « L’influence des déterminants sociaux et culturels sur les parcours et les transitions dans les études postsecondaires », les parents, de par leur nature sociale, influencent le choix de carrière de leur progéniture au Canada.
des femmes interrogées conseilleraient le génie à leur fille, contre 84 % des hommes
Les résultats du sondage réalisé par IPSOS corroborent cette affirmation ce qui s’avère positif pour le renouvellement de la profession.
Méconnaissance de la profession chez les filles
Une des causes sur lesquelles il faut travailler est sans contredit la méconnaissance de la profession chez les filles, comme le démontre le tableau suivant tiré de l’étude d’Ipsos.
Les femmes interrogées ont évoqué la méconnaissance des possibilités de carrière et du côté multidisciplinaire du génie. Il semble que les jeunes femmes soient attirées davantage vers des professions qui leur permettraient d’aider et d’être utiles à la société.
Ce qu’elles ne semblent pas percevoir à cet âge, c’est que plusieurs secteurs d’activités du génie font partie de cette catégorie de professions qui contribuent à améliorer notre société.
Le fait de démystifier les sciences et le génie en général est donc une priorité.
La mise en avant de la profession pour attirer les jeunes filles
Il est très important de démontrer concrètement l’apport du génie au bien-être des individus et à la société et c’est pourquoi l’Ordre va continuer à accentuer sa présence auprès des filles et déployer plus d’efforts pour mettre la profession de l’avant.
Des tournées dans les écoles secondaires, la promotion de la contribution des femmes au génie ou des bourses d’études pour les étudiantes en génie sont des pistes évoquées par les membres afin d’attirer davantage de jeunes filles vers la profession.
La mauvaise perception et la méconnaissance de la profession demeurent des freins majeurs à la présence et à la diplomation des femmes en génie.
Des initiatives concrètes
Bien que non exhaustive, je profite de l’occasion pour vous présenter une liste d’actions réalisées au cours de la dernière année par l’Ordre ou par des parties prenantes pour valoriser la place des femmes au sein de la profession du génie.
Journée internationale des femmes en génie
Le 23 juin, partout dans le monde, le génie sera mis de l’avant comme une profession dans laquelle les femmes peuvent réaliser leurs rêves, un domaine où elles peuvent réussir et avoir une influence dans leur collectivité. Cet événement nous rappelle aussi que nous devons repenser le génie et faire en sorte de le rendre plus diversifié et inclusif.
Nous souhaitons que les gens voient que les femmes peuvent réussir en tant qu’ingénieures et avoir une influence directe sur la vie des autres en menant une carrière en génie.
En lien avec ces objectifs, je vous invite vous aussi à partager vos expériences en génie dans de courtes vidéos sur les réseaux sociaux pour faire rayonner le génie féminin.
Nouvelle version du site Web Place pour toi
Je profite de cette journée pour inviter les filles à visiter notre tout nouveau site bilingue Placepourtoi.ca.
Vous y trouverez, entre autres, un jeu sur les possibilités de carrière en génie, qui je l’espère, vous donnera envie d’en savoir davantage sur la profession d’ingénieure.
Participation à deux conférences : Stantec & Fan de sciences
Je remercie le « Réseau Elles@Stantec » Stantec de m’avoir invitée à titre de conférencière afin de partager mon parcours en tant que femme en génie, ma vision de la place des femmes dans ce domaine et les résultats du plan ING2020. Un merci spécial à Rébecka Fortin et Isabelle Jodoin sur la photo.
Dans la même foulée, j’ai participé à l’événement « Fan de sciences », organisé par l’ÉTS – École de technologie supérieure.
Pas moins de 80 cégépiennes ont assisté à la conférence où j’ai présenté mon parcours professionnel. J’y ai aussi dressé un portrait des ingénieures au Québec.
Contribution des Comités régionaux
Au cours de la dernière année, les bénévoles des Comités régionaux de l’Ordre ont rencontré plus de 5 500 jeunes de 12 à 18 ans à travers le Québec.
Ces activités leur ont permis de sensibiliser des centaines de jeunes filles et garçons aux possibilités offertes pour eux en ingénierie.
Les filles et les sciences, un duo électrisant !
L’Ordre a participé l’hiver dernier à Montréal, Québec, Rimouski et Sherbrooke à l’événement Les Filles et les Sciences, ce qui nous a permis de rencontrer plusieurs jeunes filles et garçons et leur présenter la profession d’ingénieur.
Observateur ou acteur du changement ?
La disparité hommes-femmes est encore aujourd’hui un problème de fond de notre société, un problème très actuel comme le démontre la mise sur pied du Conseil consultatif sur l’égalité des sexes par la présidence du G7.
Comme ingénieurs et ingénieures, nous jouons un rôle clé pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens. Notre profession doit donc compter sur les compétences et les aptitudes de tous… et de toutes !