Lorsque j’ai fait la tournée des régions du Québec l’an dernier, je m’étais engagée à revenir présenter aux membres l’avancement des actions du Plan ING2020, le plan stratégique triennal qui a été élaboré pour devenir LA référence en matière de protection du public. Chose promise, chose faite !
En tout, j’ai visité 11 régions québécoises et j’ai rencontré plus de 500 membres au cours des trois derniers mois. J’en ai profité aussi pour dévoiler les résultats de sondages portant sur la perception de la profession d’ingénieur menés cet automne auprès des membres et du grand public.
Les membres qui ont assisté à ces présentations ont eu l‘occasion de poser leurs questions tout au long de la présentation. J’ai pu entendre leurs préoccupations et leurs commentaires et échanger avec eux après ma présentation.
Voici celles qui ont été le plus fréquemment posées.
1 – Quand la Loi sur les ingénieurs sera-t-elle mise à jour ?
Dans le cadre du sondage réalisé par Ipsos, nous avons demandé aux membres quels étaient, parmi les 10 points d’action du Plan ING2020, les trois points qui leur semblaient prioritaires. Et les résultats parlent d’eux-mêmes. Les membres nous ont dit que la modernisation de la Loi sur les ingénieurs était la priorité.
Je suis ingénieure et tout comme eux, je suis consciente qu’une Loi datant de 1964 est désuète.
Il faut savoir que c’est l’Office des professions du Québec (OPQ) qui est responsable de la rédaction du projet de loi, bien que l’Ordre y collabore. Il est aussi important de souligner qu’il existe une différence entre le titre réservé et les actes réservés. En effet, la plupart des ordres professionnels ont seulement un titre réservé et peu d’ordres professionnels ont des actes réservés, comme c’est le cas pour les ingénieurs. L’OPQ se base sur des critères bien précis en termes de protection du public pour réserver des actes à certains professionnels.
Une fois le projet de loi rédigé, il est étudié par le Conseil des ministres et il est ensuite déposé à l’Assemblée nationale par la ministre responsable avec l’aval du leader du gouvernement. Le projet de loi suit alors le cheminement prévu par les règles applicables à l’Assemblée nationale.
Bien que l’Ordre soit un partenaire majeur dans la modernisation de cette loi, il n’a pas le dernier mot. Si l’Ordre pouvait la moderniser, il l’aurait fait, car la loi constitue le principal outil dont nous disposons pour assurer notre mission de protection du public. Plusieurs enjeux découlent de sa désuétude, par exemple certains types de génie, comme le génie informatique, y sont peu ou mal représentés.
Actions posées au cours de la dernière année
- Représentations auprès de l’Office des professions du Québec et de la ministre de la Justice et responsable de l’application des lois professionnelles
- Discussions et concertation avec les parties prenantes concernées
- Échange avec d’autres ordres professionnels liés aux sciences appliquées
- Réalisation d’un sondage auprès des membres au sujet de la Loi sur les ingénieurs
Actions prévues l’année prochaine
- Concevoir et mettre en œuvre des plans d’action plus intensifs pour accélérer le processus de modernisation à partir des résultats du sondage sur la Loi sur les ingénieurs
- Poursuivre nos représentations auprès des décideurs
- Accentuer nos interventions dans les médias
Je n’ai malheureusement pas de date précise à vous donner, car cela dépend grandement de la priorisation des dossiers dans le calendrier parlementaire de nos élus provinciaux. Je peux cependant vous garantir que l’Ordre poursuit ses efforts pour que notre loi soit mise à jour le plus rapidement possible.
2 – Que faites-vous pour faciliter l’intégration des professionnels formés à l’étranger ?
Parmi l’ensemble des ordres professionnels, notre Ordre est l’un de ceux qui accueillent le plus de professionnels formés à l’étranger (PFÉ). En tout, 537 demandes de permis ont été présentées par des PFÉ en 2016-2017 et presque autant de permis ont été octroyés pendant la même période.
Combien de demandes de permis reçues à l’Ordre provient de PFÉ ?
Nous avons analysé les données et bien qu’environ 20 % des demandes de permis reçues à l’Ordre proviennent de PFÉ, nous sommes d’avis que nous pouvons faire encore mieux.
Quels sont vos objectifs en matière d’intégration des PFÉ ?
Actuellement, 58 % des demandeurs obtiennent un permis et le processus est complété en moyenne en 18 mois.
Nous souhaitons atteindre des cibles de 75 % d'obtention du permis dans un délai moyen de huit mois.
Une nouvelle réglementation entrera en vigueur le 31 mai 2018. Elle contribuera certainement à l’atteindre des cibles que nous nous sommes fixées. Nous maintiendrons les exigences en matière de compétences des PFÉ au niveau de celles des professionnels formés au Québec.
Cette nouvelle réglementation nous permettra de mieux accompagner les PFÉ en :
- personnalisant notre approche;
- reconnaissant leur expérience de travail;
- prenant en compte les compétences qu’ils ont acquises à l’étranger.
Que faites-vous pour informer les PFÉ ?
En plus des séances d’information dans nos bureaux de Montréal, nous avons organisé des soirées informatives gratuites dans sept régions du Québec pour rencontrer les PFÉ ayant étudié en génie et les informer du processus pour devenir ingénieur au Québec. Nous avons pu ainsi rencontrer plus de 200 participants.
Je suis certaine que comme moi, vous êtes d’accord pour dire que l’apport des PFÉ est essentiel pour assurer la relève de notre profession.
Y a-t-il des initiatives au nouveau gouvernemental ?
Oui, plusieurs. De mon côté, j’ai eu la chance de participer à deux initiatives gouvernementales cet automne où nous avons discuté des enjeux et des solutions pour faciliter leur intégration à l’Ordre, soit :
Je vous invite à découvrir le parcours de membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec qui ont été formés à l’étranger et dont le parcours est très inspirant.
3 – Que faites-vous pour valoriser la profession et assurer son rayonnement ?
Nous avons accentué notre présence sur la place publique en communiquant davantage. Nous avons répondu à plus de 100 demandes médias et j’ai accordé plus d’une vingtaine d’entrevues au cours de la dernière année, pour parler de l’Ordre, du Plan ING2020, de la profession et bien sûr des membres.
J’ai aussi prononcé des allocutions ou participé à des événements liés au monde du génie 63 fois au cours de la dernière année. Mes collègues du Conseil d’administration ont quant à eux représenté l’Ordre à 27 reprises.
L’Ordre est aussi partenaire de l’émission GÉNIAL, diffusée sur les ondes de Télé-Québec, pour faire connaître la profession.
Êtes-vous présents en région ?
Oui, par l’entremise de nos Comités régionaux, nous assurons une présence au quotidien. De plus, les Soirées reconnaissance, qui se sont tenues dans sept régions du Québec pour une deuxième année, en sont également la preuve.
Des « Reconnaissances régionales pour des projets innovateurs » ont été décernées par l’Ordre lors de ces événements et ces réalisations d’ingénieurs ont fait l’objet de plusieurs articles dans les médias. Nous avons aussi souligné l’obtention du permis d’ingénieur par tous ceux et celles qui ont terminé leur « juniorat » au cours de l’année.
Comment se porte l’opinion publique face à la profession ?
On constate une évolution positive des perceptions du public envers les ingénieurs. En effet, un sondage réalisé par Ipsos en octobre 2017 auprès de plus de 1 000 québécois révèle que la confiance envers les ingénieurs est en hausse, à 73 %, comparativement à 49 % en 2013. Le défi est maintenant de stabiliser cette confiance.
des répondants veulent que les réalisations des ingénieurs et du génie québécois soient mises en valeur
De plus, 70 % des répondants veulent que les réalisations des ingénieurs et du génie québécois soient mises en valeur.
Nous devons réfléchir à différentes actions afin de poursuivre sur cette lancée et aller plus loin en termes de rayonnement et de valorisation de la profession.
Faire rayonner la profession, une décision qui vous revient !
L’Ordre vous a consulté, l’automne dernier, pour connaître vos priorités et il est ressorti que près de 72 % des membres interrogés estiment que l’Ordre n’est pas suffisamment présent dans les médias pour améliorer la confiance du public envers les ingénieurs et le génie québécois. Notons que 56 % des membres interrogés se sont dits insatisfaits de nos efforts pour valoriser et promouvoir la profession.
des membres interrogés estiment que l’Ordre n’est pas suffisamment présent dans les médias
Nous comptons être plus présents sur la place publique en prenant position sur différents dossiers, comme l’intelligence artificielle, la mobilité durable, etc. dans les prochains mois.
Sensible à vos préoccupations et parallèlement aux efforts de l’Ordre, le Conseil d’administration a entériné, à sa réunion du 28 mars dernier, l’idée d’une campagne de valorisation et de rayonnement de la profession, qui se déploierait dans un an, soit en 2019-2020, sous réserve de son financement.
Je vous invite à consulter le Bulletin Plus si vous désirez avoir plus d’information.
Qu’est-ce qui s’en vient ?
Lors de la Soirée de l’excellence en génie – une célébration de la contribution des ingénieurs, le 30 mai 2018 au Musée Grévin de Montréal – différents prix et hommages de l’Ordre, notamment le Prix Génie innovation et le Grand Prix d’excellence seront remis à des membres émérites.
Venez découvrir notre nouveau concept où vous serez les vedettes. Présenté sous une nouvelle formule, un cocktail dînatoire, nous ferons pleins feux sur la profession et ses réalisations. Nous vous offrons une soirée mémorable à prix abordable afin que tous puissent venir célébrer le génie. Je vous donne rendez-vous le 30 mai prochain !
L’Ordre évolue et la profession aussi
Personnaliser nos actions avec les membres et demeurer à leur proximité par la tournée régionale, les sondages, les consultations et autres plateformes d’échange comme les médias sociaux ou ce blogue font partie de nos priorités.
Soyez assurés que nous orientons nos actions en fonction de ce que les membres ont à dire, et ce, en respectant le mandat qui nous est donné par le gouvernement du Québec, soit d’assurer la protection et l’intérêt du public en agissant afin que les ingénieurs servent la société avec professionnalisme, conformité et intégrité.
Vous voulez en savoir davantage ? Je vous invite à consulter la présentation intégrale que j’ai faite aux membres lors de la tournée régionale sur notre site web.