Reprise d’un article publié sur Linkedin : https://www.linkedin.com/pulse/les-femmes-en-g%C3%A9nie-au-qu%C3%A9bec-portrait-et-oiq-baig-ing-fic-mba/

Lorsque je me suis inscrite au tableau des membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec à titre d’ingénieure junior en 2005, j’étais parmi les quelque 5 375 femmes inscrites à mon ordre professionnel.

Au 31 mars 2017, l’Ordre comptait 9 081 femmes et 54 137 hommes. Sans négliger l’important apport de la gent masculine au sein de la profession, il y a encore de la place pour accueillir plusieurs femmes en génie au cours des prochaines années. En effet, en génie seulement, l’ÉTS estime que le Canada devra combler 95 000 emplois d’ici 2020.

Quel est le pourcentage d’ingénieures nouvellement admises?

Au Canada

On peut lire sur le site d’Ingénieurs Canada que bien qu’elles constituent plus de la moitié de la population canadienne, les femmes sont nettement sous-représentées au sein de la profession d’ingénieur; 13 % des ingénieurs en exercice titulaires d’un permis sont des femmes.

Au Québec

Avec une proportion de 19,7 % de nouvelles femmes inscrites au tableau de l’Ordre au 31 mars 2017, le Québec demeure au-dessus de la moyenne canadienne. Il s’agit d’une augmentation par rapport à la proportion de 17,3 % présentée dans le graphique d’Ingénieurs Canada qui date du 31 décembre 2016.

Quel est le pourcentage de femmes membres de l’Ordre?

Bien qu’elles représentent une proportion de 14,3 % des membres de l’Ordre, il est intéressant de constater la hausse du nombre de femmes au cours des 27 dernières années, soit de 10 %.

Aujourd’hui, on constate que les femmes sont davantage représentées dans certains domaines de pratique. Par exemple : le génie biomédical (25 %), le génie chimique (24 %), le génie géologique (17 %), le génie civil (16 %) le génie industriel (16 %) et le génie informatique (13 %), selon une récente étude publiée par Genium360.

Quelles sont les actions concrètes pour promouvoir le génie auprès des femmes?

En regardant l’évolution au fil des décennies, est-ce envisageable de croire que les femmes représenteront 30 % des effectifs canadiens en 2030?

À première vue, cela semble utopique, mais plusieurs actions nous laissent croire que le défi pourrait être relevé…

Bien que non-exhaustive, je profite de l’occasion pour vous présenter certaines actions réalisées ou planifiées par l’Ordre et d’autres organisées par des parties prenantes pour valoriser la place des femmes au sein de la profession du génie.

Initiative 30 en 30

L’initiative 30 en 30 d’Ingénieurs Canada vise l’objectif que 30 % des nouveaux ingénieurs soient des femmes en 2030.

À ce sujet, je vous invite à visionner la vidéo de la chef de la direction par intérim Stephanie Price qui, à l’occasion de la Journée internationale des femmes ingénieures, a lancé à la communauté du génie du Canada le défi de réaliser cet ambitieux objectif.

Implication bénévole

Najat Kamal, ing. jr, est l’une des huit femmes bénévoles qui s’impliquent au sein des Comités régionaux de l’Ordre. Cette photo a été prise alors qu’elle faisait la promotion des sciences auprès d’une centaine d’étudiants et étudiantes du secondaire.

Chaire pour les femmes en sciences et en génie au Québec

Pour contrer le problème de la sous-représentation féminine dans le domaine des sciences et du génie (SG), le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada (CRSNG) a créé le programme de chaires pour les femmes en sciences et en génie (CFSG) en 1996. Les cinq chaires formées grâce à ce programme visent au moyen de leurs activités à accroître le recrutement, la rétention et la progression des femmes en SG.

Je vous invite à visionner la vidéo de Eve Langelier qui est titulaire de la Chaire pour les femmes en sciences et en génie au Québec depuis le 1er mai 2015.

J’ai eu le privilège d’été invitée à accorder une entrevue à la Chaire, à présenter ma vision du leadership et à offrir quelques conseils aux femmes œuvrant en sciences et en génie. Je vous invite à vous abonner à la chaîne Youtube de la Chaire pour suivre leurs activités.

Les filles et les sciences : un duo électrisant

L’événement Les filles et les sciences a eu lieu dans quatre régions du Québec le 18 mars dernier.

Cette activité s’adresse aux filles de 2e et 3e secondaire afin de leur faire découvrir, entre autres, les domaines des sciences et de la technologie à l’aide d’ateliers animés par des femmes travaillant dans des entreprises de haute technologie ou des établissements d’enseignement.

Fan de Sciences

La première édition de Fan de Sciences, une initiative de l’ÉTSà laquelle j’ai participé à titre de conférencière en juin dernier, en compagnie de Mme Anick Tremblay, directrice principale, Expertise, chez Hydro-Québec, était plus qu’encourageante.

Plus de 80 cégépiennes se sont inscrites au programme qui ne pouvait accueillir que 40 participantes. Mme Dominique Piotte, ingénieure et maître d’enseignement à l’ÉTS, à droite, agissait à titre de maître de cérémonie lors de l’activité de lancement.

Gender Summit – Montréal 2017

Du 6 au 8 novembre 2017, à Montréal, près de 600 défenseurs de l’égalité des sexes dans les domaines des sciences, de l’innovation et du développement participeront au Gender Summit d’Amérique du Nord de 2017.

Le Canada accueille ce sommet et ses participants pour la toute première fois.

Pourquoi les jeunes femmes ne choisissent pas le génie?

Bien que les raisons soient multiples, il semble que les jeunes femmes sont attirées davantage vers des professions qui leur permettraient d’aider et d’être utiles à la société, selon les propos que j’ai entendus lors du lancement de Fan de Sciences. Ce qu’elles ne semblent pas percevoir à cet âge, c’est que plusieurs secteurs d’activités du génie font partie de cette catégorie d’emploi.

La preuve ? Mon baccalauréat en génie chimique à l’École Polytechnique de Montréal me permet de contribuer à la protection du public au sein de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Qui l’aurait cru lorsque je me suis inscrite au tableau de l’Ordre?

Il est donc très important de contredire cette mauvaise perception et c’est pourquoi l’Ordre va accentuer sa présence auprès des filles et qu’un groupe de travail permettra d’établir les priorités sur ce sujet au cours des prochains mois.

Et vous, quelles sont les actions que vous vivez ou que vous envisagez pour contribuer à atteindre l’objectif de 30 % de femmes en génie en 2030 ?

Sources :

Kathy Baig

Kathy Baig

Je me nomme Kathy Baig, je suis ingénieure et présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec depuis le 22 juin 2016. J’anime ce blogue dans le but d’échanger avec les membres, les parties prenantes et le public sur différents sujets et enjeux touchant à notre profession. Ce blogue permettra aussi de partager et commenter les différentes actions contenues dans le plan stratégique de l’Ordre, ING 20-25, pour assurer la protection du public et soutenir le développement de la profession.

Répondre